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La jeune femme se réveilla en sursaut. Elle était à nouveau dans le lit de paille mais cette fois, la chaise à ses côtés n’était pas vide. Aya était assise dessus, endormie et lui tenait la main. La forte odeur des onguents était toujours très présente dans la petite pièce. Que s’était-il vraiment passé ? Leï ne le comprenait pas et elle était bien résolue à interroger Aya dès qu’elle ouvrirait les yeux.
Voyant le miroir au pied de la table, à l’exact endroit où elle l’avait laissé tomber, Leï voulut se lever pour contempler à nouveau son reflet, mais, alors qu’elle prenait appui sur son bras gauche, une insupportable souffrance la fit renoncer. Son bras, qui était encore intact avant qu’elle ne s’endorme, portait désormais la marque de profondes griffures encore ouvertes. Comment était-ce possible ? Quelqu’un l’aurait-il blessée alors qu’elle était inconsciente ? Ou alors… l’ours ?
« Non, impossible ! Songea-t-elle »
Alors que Leï était plongée dans ses pensées, l’étrange jeune homme qu’elle avait vu juste avant de s’évanouir entra avec fracas.
« Aya ! Est-ce que ça va ? Je suis revenu aussi vite que j’ai pu !»
Remarquant que Leï s’était rétablie, l’homme à la peau pâle, parsemée de rayures, se dirigea calmement vers elle. Les yeux de Leï étaient plongés dans les siens dont la couleur passait progressivement du jaune au vert. Elle ne pouvait détourner son regard. Elle était comme… hypnotisée. S’accroupissant à ses cotés, le jeune homme passa une main sur le front de Leï et lui demanda tendrement :
« Tu vas mieux ? Vraiment ? Je suis tellement soulagé.
- Je… euh… je crois, répondit timidement Leï qui sentait une étrange chaleur monter dans ses joues.
- Ne te fais pas de soucis pour Aya, ajouta-t-il en se retournant vers celle-ci, si tu vas bien alors il en sera de même pour elle à son réveil, il lui faut juste un peu de temps pour ramener son esprit à son corps. »
Soudain, Aya tomba de sa chaise et fût rattrapée in extremis par son frère. Elle entrouvrit les yeux, et, avant de s’évanouir à nouveau, elle murmura :
« Ooka, j’avais raison, elle est bien infectée. »
Le jeune homme fit signe à Leï de se déplacer légèrement afin qu’il puisse déposer Aya à ses cotés.
« Tu sais, ma sœur n’a pas son pareil au village pour ce qui est des talents de guérisseur. Tu as de la chance d’être tombée sur nous. Elle n’a que six Lâm et elle sait déjà utiliser des incantations protectrices et fabriquer des onguents incroyables.
- Six… Lâm ? demanda Leï.
- Ha oui, vous les orklin, vous ne comptez pas le temps de la même façon que nous. Je crois que ça doit faire à peu près mille semaines.
- Les… orklins ? demanda Leï qui comprenait de moins en moins.
- C’est comme cela que nous, les sylks, appelons les humains.
- Les… sylks ? Mais je croyais que ça n’était qu’une légende.
- Hé bien tu faisais fausse route puisque tu en as un à tes cotés, ricana-t-il. »
Elle n’en croyait pas ses yeux, ce jeune homme, plus petit qu’elle d’une tête, c’était donc un représentant de cette race légendaire ! Alors qu’elle l’observait de la tête aux pieds elle remarquait tour a tour les différents traits caractéristiques des sylks. Ses cheveux avaient la couleur de l’argent, sa peau était zébrée, son visage était plus fin que celui de n’importe quel humain et orné d’une étrange marque sur le front. Bien que son visage soit celui d’un adulte, son corps paraissait être celui d’un adolescent et ses bras … |
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